Pax americana : la résolution trumpienne du 17 Novembre 2025, le Conseil de Sécurité contre le peuple de Palestine
Podcast AW 22 Novembre 2025 : Omar Benderra et Rafik Lebjaoui.
L’adoption par le Conseil de sécurité du plan de Trump pour Gaza le 17 novembre dernier avec 13 voix pour et les abstentions de la Russie et de la Chine constitue sans aucun doute un tournant dans l’histoire de la Palestine en particulier et de toute sa région en général. Cette résolution, construite sur une stratégie d’accaparement, est avant tout la négation de toute voix palestinienne et représente une phase cruciale dans la mise en œuvre de la mainmise complète sur l’ensemble de la région.
Quelles sont les positions des différents acteurs, les raisons qui ont conduit à l’adoption de cette résolution ? De fait, l’abstention de la Chine et de la Russie, qui voudraient représenter une alternative à l’hégémonie occidentale, laisse la voie libre aux objectifs impérialistes à Gaza et donc, implicitement pour toute la région. La diplomatie chinoise est fondée sur une vision pragmatique et largement mercantile du monde, son unique intransigeance demeure la récupération de Taïwan. Pour Pékin, le reste est secondaire. De son côté, il semble bien que la Russie ait négocié son abstention contre la reconnaissance par Washington de la défaite occidentale en Ukraine.
Le peuple palestinien est ainsi radicalement ignoré. Que reste-t-il alors du Droit international ?
L’adhésion algérienne à la résolution du 17 Novembre 2025 a suscité, ce dont il faut se féliciter, de vives polémiques dans la dernière libre agora, celle résiduelle et très surveillée des réseaux sociaux. L’Algérie aurait-elle perdu son autonomie ? Ce pays ardent défenseur du droit des peuples serait-il désormais un acteur affaibli, contraint de s’aligner sur la position des féodalités du Golfe, seuls maitres d’une Ligue arabe plus que jamais dans le giron impérialiste ? Le rapport de forces est limpide : l’Algérie seule ne peut se permettre de se poser en adversaire politique des Etats-Unis et de l’Occident collectif. Ce qui va dans le sens des partisans à l’intérieur du système d’un réalignement politique à distance des orientations historiques du pays.
L’argument le plus fort pour justifier ce vote au Conseil de Sécurité était la nécessité d’un cessez-le-feu pour donner du répit aux habitants de Gaza. Force est de constater que depuis l’adoption de cette résolution, il ne se passe pas un jour sans bombardements, sans destructions, sans morts, plus de cinq cents depuis l’instauration de cette trêve bancale le 11 octobre dernier.
Ainsi, aucune force ni aucun rappel au droit ne semble interrompre la poursuite cynique du premier génocide télévisé en direct de l’histoire du monde. Mais, la leçon de ce carnage perpétré sous le regard de l’humanité entière, est dans la démonstration qu’aucune puissance, aussi écrasante soit elle, ne saurait réduire la volonté du peuple palestinien de vivre libre dans un État souverain.